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11-220922-0401
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22/09/2022
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ISACINT
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Interprétation du microarray
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Le compte-rendu synthétise les réactivités IgE envers les 112 allergènes représentés sur la puce ImmunoCAP ISAC. Les commentaires sont fournis à titre indicatif étant donné que les résultats positifs sont considérés comme des sensibilisations. L'allergie doit être confirmée/infirmée par un allergologue.
- Allergènes respiratoires :
Tout d'abord, le microarray permet de retrouver une sensibilisation aux pollens de graminées, notamment une sensibilisation aux allergènes « majeurs » de la Phléole des prés (Phl p 1 et Phl p 5) et mineurs (Phl p 2,6), ainsi qu'au Chiendent (Cyn d 1).
La technique permet de mettre en évidence une forte sensibilisation au pollen de bouleau (arbre très commun dans le nord de l'Europe) via l'allergène « majeur » Bet v 1 ainsi qu'au pollen de Soude, une herbacée.
De même, on retrouve une nette sensibilisation aux animaux. Tout d'abord, une sensibilisation au chat via l'utéroglobine du chat (Fel d 1), un allergène majeur et à la lipocaline du chien (Can f 1). Cette dernière protéine est associée à des réactions croisées aux autres animaux comme le chat, le cheval et la souris.
Ensuite, la sensibilisation à la protéine du chien, Can f 5, est mise en évidence. Cet allergène est reconnu par un grand nombre de patients allergiques au chien. Can f 5 complète Can f 1 et Can f 2 pour évaluer le risque clinique d’une allergie au chien. La réactivité croisée entre Can f 5 et la PSA humaine est dans de rares cas associée à l’allergie au liquide séminal. La polysensibilisation peut être associée à des symptômes respiratoires graves.
Comme vous le verrez, la technique de microarray retrouve quelques sensibilisations aux allergènes des acariens (Dermatophagoides farinae et pteronyssinus), à savoir : Der p 1, Der f 1 mais également à Blomia tropicalis (Blo t 5).
- Allergènes alimentaires :
Une sensibilisation à différentes protéines de transfert lipidique (LTP) est mise en évidence via cette technique.
En effet, des IgE dirigés contre 5 protéines de cette famille (d'origines variées : arachide, noisette, platane, noix, pêche) sont retrouvés à des taux importants. Il est très important de maintenir une éviction alimentaire totale des aliments contenant des LTP lorsque des symptômes cliniques sont associés à leur consommation. En effet, l'allergie aux LTP est associée à la survenue de symptômes sévères en cas de consommation d'aliments crus ou cuits.
La technique permet de mettre en évidence une sensibilisation au bouleau via l'allergène Bet v 1 (protéine PR-10) qui a la particularité d'engendrer des sensibilisations croisées avec d'autres protéines de la même famille. Dans le cas de ce patient, nous retrouvons une sensibilisation à Cor a 1.0401 (de la noisette), Mal d 1 (de la pomme), Pru p 1 (de la pêche). Ces sensibilisations sont généralement responsables d'un syndrome oral allergique et n'entraînent pas ce type de symptômes lorsque l'aliment est cuit préalablement. En effet, ces protéines ont la particularité d'être instables à la chaleur . Il est à noter que les fruits des rosaceae, en particulier, contiennent ce type de protéines et peuvent engendrer des symptômes lors de l'ingestion du fruit cru.
Enfin, une forte sensibilisation à l'allergène du Kiwi Act d 2 est mise en évidence. Act d 2 est une protéine thaumatine-like dont la prévalence de réactivité reste discutée. Les symptômes sévères après ingestion de kiwi sont, en général, associés à des niveaux élevés d'IgE à Act d 1 et Act d 3. Néanmoins, des cas d'allergie sévère dont l'origine serait une TLP ont été décrits pour divers aliments d'origine végétale.
Bien évidemment, les renseignements fournis par l'ImmunoCAP ISAC sont à confronter à la clinique.
Bien confraternellement,
Romy GADISSEUR
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